Aujourd’hui, un homme est mort. Rien ne s’est passé.
Le voleur lapidé
Aujourd’hui, un homme est mort. Rien ne s’est passé. La vie a continué son cours. Un homme est juste mort.
Seul pour l’honorer, le soleil percutant a accordé à sa dépouille une auréole d’ange déchu.
Cet homme c’était un voleur.
Il agressait dans les rues non éclairées de la ville
Il soutirait dans les embouteillages les passants distraits
Il arrachait sur des motos éclairs
Et après la fuite, cœur battant, pour se dissimuler dans la foule ou la nuit.
Cet homme c’était un voleur.
Il avait refusé de se brûler sous le soleil et la poussière
Il avait refusé de se noyer dans les marécages et la boue
Il avait eu honte de poser une assiette en face de lui et de tendre la main
Cet homme c’était un voleur
Aujourd’hui, lorsqu’il a été arrêté, ses suppliques n’arrachaient que des ricanements de la foule en furie.
On l’a dénudé et une pluie de pierres est tombé sur son corps. Une pluie de pierres !
Et un torrent de sang a coulé de son corps, un torrent de sang !
Et puis, son corps a été abandonné là, près de l’indifférence d’une montagne d’immondices.
Vers la fin, une chorale de mouches l’accompagnait jusqu’à sa dernière demeure.
Aujourd’hui, un homme est mort. Rien ne s’est passé.
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