Voir la mer à Douala

Article : Voir la mer à Douala
Crédit: Moïse KAMGUEN
10 octobre 2024

Voir la mer à Douala

Douala est une ville côtière, c’est un fait. À cette embouchure, le fleuve Wouri se jette dans l’océan Atlantique. La ville de Douala s’est construite autour de l’eau, pendant la période du protectorat allemand sur le Cameroun notamment. À l’arrivée des Allemands, la possession des côtes a été un enjeu crucial, pour les échanges commerciaux entre la métropole et la colonie. De cette époque date le début des travaux de construction du Port de Douala. Projet qui allait de pair avec l’expropriation des populations locales des côtes. Aujourd’hui, comme si cette histoire se poursuivait, les habitants de Douala n’ont toujours pas accès à la mer…

Vue sur le Port Autonome de Douala / Crédit: Moïse KAMGUEN

Pendant longtemps, je n’ai qu’entrevu le Wouri. Je le contemplais par la vitre du bus pendant mes voyages. Rapidement, le véhicule traversait le pont et la vision disparaissait. Autrefois, m’a t-on dit, il existait un endroit où les doualais pouvaient être proches du fleuve. La promenade Base ELF, qui était un de ces lieux phares de regroupement et de détente pour les habitants, n’existe plus. À la place, une cimenterie occupe désormais le terrain…

En plus de cela, la construction de la longue clôture du Port Autonome de Douala récemment, a fait en quelque sorte du fleuve Wouri, la propriété exclusive de l’industrie et du commerce.

Le port de Douala, vue depuis la terrasse de l’ONCPB / Crédit: Moise KAMGUEN

Rechercher l’horizon

En homme libre qui chérit la mer, j’ai cherché les rares places encore disponibles où il est possible de rencontrer le large.

Archiviste dans les locaux de l’ONCPB (Office National de Commercialisation des Produits de Base), j’ai découvert un de ces lieux en franchissant une porte dérobée. Tout à fait par hasard…Une terrasse dans ce vieil immeuble donnait une vue magique sur le Port, ses navires et conteneurs et ses inarrêtables grues…

Le Wouri, vue depuis le Somewhere / Crédit: Moïse KAMGUEN

Prendre le large

D’autres déambulations m’ont conduit à Bonassama, à l’entrée de la ville de Douala, après le pont de Bonabéri. Là, un espace culturel abandonné, le Somewhere, donne accès au bras mort du fleuve… Dans un cadre plus confortable, à quelques mètres, Les Palétuviers Matanda offrent la possibilité aux visiteurs de prendre un pot tout en admirant les mouvements du vent sur la surface liquide. L’opportunité aussi de louer une barque afin d’aller communier avec les eaux du fleuve…

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